L'OPEP et ses alliés s'en tiennent fermement à une réduction modérée des quotas de production depuis plusieurs mois. Maintenant que l'hiver est arrivé, les ministres de l'OPEP+ évaluent l'opportunité de suspendre la prochaine augmentation de 400 000 barils par jour prévue par l'alliance pour janvier.

Effrayés par les ventes de pétrole du Black Friday et par l'émergence du variant «Omicron» du COVID-19, certains pays demandent l'abandon des hausses de production mensuelles du groupe.

Cependant, d'autres restent concentrés sur la reconquête de parts de marché, acceptant même le risque d'une aggravation du ralentissement du marché et d'une escalade du conflit avec les États-Unis après que l'administration Biden a annoncé la libération de 50 millions de barils dans les prochains mois de ses réserves stratégiques aux États-Unis.

La Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud et le Royaume-Uni prévoient également de vendre environ 20 millions de barils ou plus de leurs réserves nationales en coordination avec les États-Unis.

La coalition OPEP+, composée de 23 pays qui contrôlent environ la moitié de l'offre mondiale de pétrole, s'est engagée à rétablir progressivement la production à son niveau pré-pandémique d'ici à la fin de 2022, grâce à une augmentation mensuelle de 400 000 barils par jour. Mais dans le même temps, elle s'est réservée le droit d'ajuster les quotas de production, si besoin est.

Une analyse interne de l'OPEP présentée aux ministres et aux délégués montre que la demande mondiale de pétrole augmentera de 4,15 millions de barils par jour en 2022. Cependant, il est également possible que le plan d'augmentation crée un excédent d'environ 2 millions de barils par jour en janvier, qui passera à 3,4 millions de barils par jour en février et à 3,8 millions de barils par jour en mars.

L'analyse a montré que l'excédent se maintiendra tout au long de 2022, même s'il diminuera aux deuxième et troisième trimestres, à mesure que la demande saisonnière augmentera et que certains volumes de SPR seront rachetés pour reconstituer les stocks.

Les ministres de l'OPEP ont déjà commencé la réunion par une réunion virtuelle. Mais le premier jour, ce sont surtout des questions officielles internes qui ont été abordées, comme l'approbation du budget et la discussion sur le prochain secrétaire général, le mandat de Mohammed Barkindo expirant à la fin du mois de juillet.

Cette réunion a été suivie d'une réunion du comité technique de l'OPEP+ au niveau des délégués pour examiner les prévisions du marché.

Aujourd'hui, une réunion en ligne du comité ministériel conjoint de suivi de l'OPEP+, composé de neuf pays et coprésidé par l'Arabie saoudite et la Russie, aura lieu.

Les responsables américains, qui ont exercé de fortes pressions sur l'alliance OPEP+ pour qu'elle soit plus généreuse en matière d'approvisionnement en pétrole, ont poursuivi leur lobbying, alors que les prix de détail de l'essence n'ont pas encore connu la même baisse que les prix du pétrole brut.

Il convient également de prêter attention aux négociations sur l'accord nucléaire avec l'Iran, qui se déroulent près du secrétariat de l'OPEP à Vienne.

Bien que la plupart des observateurs ne s'attendent pas à une avancée importante dans les négociations entre les États-Unis, les puissances européennes et l'Iran, tout soupçon de détente signifierait un progrès vers un éventuel assouplissement des sanctions, qui pourrait rendre jusqu'à 1,5 million de barils de pétrole iranien par jour.

Voilà un autre problème sérieux pour l'OPEP+, alors que l'alliance cherche à renforcer son influence sur le marché pétrolier.