Selon les analystes du Boston Consulting Group (BCG), des changements dans l'industrie de la défense sont possibles dans un avenir proche. Ils sont nécessaires pour réduire les émissions nocives, soulignent les experts.

Le BCG estime que les militaires consomment énormément d'énergie et que l'industrie mondiale de la défense est à la traîne par rapport aux autres industries dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Par rapport à la plupart des autres secteurs, l'industrie mondiale de la défense reste à un stade précoce de son parcours pour réduire les émissions de gaz à effet de serre », a noté le BCG. C'est pourquoi, dans un proche avenir, le secteur de la défense militaire devra passer au vert et changer de cap pour sauver la planète, les experts du BGG en sont convaincus.

À l'heure actuelle, la contribution des entreprises travaillant pour les besoins militaires aux émissions mondiales de CO2 est de 2%. Cependant, si rien ne change, ce chiffre pourrait passer à 25% d'ici le milieu du siècle, c'est pourquoi les sous-traitants doivent travailler moins agressivement pour réduire leur empreinte carbone, a déclaré l'agence BCG. Les entreprises de défense qui refusent d'utiliser les principes environnementaux dans leur travail seront confrontées à la pression de la plupart des investisseurs. À l'heure actuelle, les questions climatiques sont une priorité élevée pour de nombreux grands acteurs du marché, en particulier lorsqu'il s'agit de choisir une stratégie d'investissement.

De nos jours, de nombreuses organisations qui gèrent des actifs d'une valeur de 43 000 milliards de dollars s'attendent à ce que les conditions de zéro émission soient remplies d'ici 2050 dans la plupart des industries. Cette exigence s'applique également à l'industrie de la défense. Les investisseurs comptent sur la conscience environnementale de la direction des entreprises de la défense avant d'investir de l'argent. Ils attendent des actions concrètes de la part de l'industrie militaire et le secteur militaire doit donc relever le défi. « La plupart des grandes entreprises de défense que nous avons étudiées ont commencé à s'efforcer de réduire ce que l'on appelle les émissions de Scope 1 et Scope 2 - celles liées respectivement à leurs opérations et à leur consommation d'énergie », ont ajouté les stratèges du marché du BCG. Par conséquent, les entreprises de défense qui se transformeront en entreprises plus vertes et proposeront des plans d'action adéquats seront en mesure d'attirer davantage d'investisseurs à l'avenir, estime l'agence BCG.

Dans le monde d'aujourd'hui, le sujet de réchauffement climatique revêt une grande importance pour les autorités monétaires du monde entier. De nombreux gouvernements prennent des mesures appropriées visant à atténuer le changement climatique et préserver le climat. Lloyd Austin, le secrétaire américain à la Défense, a qualifié la crise climatique de menace existentielle : « Nous sommes confrontés à toutes sortes de menaces dans notre travail, mais peu d'entre elles méritent vraiment d'être qualifiées d'existentielles ». Ses collègues britanniques sont d'accord avec lui. Ils ont souligné l'importance de la participation de l'industrie de la défense à cette question. En dehors de cela, le ministère britannique de la Défense et le ministère américain de la Défense ont déjà déclaré qu'ils étaient prêts à aider leurs pays à atteindre un niveau d'émission zéro d'ici 2050.

Le BCG estime que les différentes entreprises de l'industrie militaire doivent trouver un moyen efficace de devenir neutres en carbone : par exemple, dans l'air et l'espace, il est nécessaire d'utiliser des carburants respectueux de l'environnement afin d'atteindre zéro émission. Cette tendance se manifeste également dans le secteur civil. « Les militaires devraient suivre le secteur civil en introduisant davantage de véhicules électriques et hybrides », a déclaré BCG.